l Amine's Snapshots .comment-link {margin-left:.6em;}
Sunday, October 23, 2005



"A mon avis, vous ne pouvez pas dire que vous avez vu quelque chose à fond si vous n’en avez pas pris une photographie ".
Emile Zola.
J’eus mon coup de foudre pour la photographie à l’âge de 13 ans, lorsque, en plein été, je découvris la magie de la chambre noire lors d’une longue nuit blanche.
Léonard Cohen, Carlos Santana et Oum Kalthoum en fond sonore, la lumière inactinique rouge allumée, un agrandisseur photographique Noir & Blanc de marque
Durst trônant sur le milieu de la paillasse en carrelage blanc, 3 cuves remplies de révélateur, bain d’arrêt et fixateur, un bloc de papier Ilford
, le souvenir et les sensations sont frais comme si c’était hier. Le papier préalablement imprégné de photons filtrés par le négatif d’un cliché de famille fut immergé dans le bain de révélateur, la chimie fit lentement son effet et le miracle fut. L’image apparut en douceur, par petits points épars, puis par silhouettes, jusqu’à faire jaillir très distinctement avec un grain parfait des visages bien familiers. Ainsi naquit ma passion d’adolescent. Puis le jour de mes 14 ans je reçus de mes parents le plus beau cadeau d’anniversaire de ma vie : un agrandisseur Tchèque Meopta.

S’en suivirent alors de longues années d’apprentissage des techniques de prise mais aussi de développement et de tirage photographiques. De longues heures, seul ou accompagné, à appliquer les conseils, apprendre de mes erreurs, choisir les films et les papiers, apprécier l’odeur de l’acide acétique et le goût des émulsions, trouver les bons dosages des produits, sélectionner les filtres idoines, dompter la lumière, mesurer les temps d’obturation et de projection. De longues années à cultiver mon amour pour la photographie, dans les ruelles de Casablanca, les souks de Fès et Marrakech, sur les plages de l’Atlantique, dans les regards des passants, les sourires volés, les rides des vieillards...

Très rapidement, je m’éloignai de la couleur, dont le développement en chambre noire était trop technique et le résultat dépourvu d’originalité, pour me concentrer sur le Noir & Blanc. Parce que je le trouvais plus artistique, que les portraits, genre que j’affectionnais le plus, faisaient mieux ressentir les expressions des visages, et enfin et surtout parce que les épreuves en Noir & Blanc me laissaient le loisir d’imaginer le monde autrement, sans couleur, plus pur ou avec des couleurs différentes de ce que la réalité offrait.

J’appris énormément en observant ma mère, artiste peintre, à l’œuvre : la maîtrise du clair obscur, l’observation des contrastes et des reliefs, la transparence du verre et de la soie sur ses peintures à l’huile m’amenèrent naturellement à appréhender différemment la lumière.
Plus tard, après avoir quitté Mère Patrie, alors étudiant en France, je me mis à donner des cours d’initiation tout en me perdant dans les galeries et expositions de photographie. Je sillonnais les rues de Paris armé d’un vieux Nikon F-3 et tentais de figer sur le papier tout ce qui me permettait de rêver, tout ce que je craignais d’oublier, tout ce qui me donnait envie de me souvenir. Un seul " Grand " parmi d’autres me marqua véritablement par son œuvre : Henri Cartier Bresson.

Le temps passa, se raréfia, et la technique se développa. La révolution numérique apparut et de fait envoya l’argentique à l’hospice. A mon grand malheur...
Le numérique vient remplacer l’argentique tout comme les courriers électroniques remplacèrent les lettres manuscrites, de façon immatérielle et impersonnelle. Photoshop et consœurs ont beau être formidables, jamais le numérique ne pourra reproduire les effets ni même les émotions de la photographie à l’ancienne.
Irrité par la raréfaction des produits traditionnels, leur renchérissement, la mort annoncée de la maison Ilford, je me fâchai alors avec la photographie pour de longues années.
Et curieusement, le mois dernier, à la suite d’un séjour professionnel chez l’Oncle Sam, je suis remonté vers le Nord pour contempler les couleurs sublimes de l’Eté Indien dans la Belle Province Canadienne, celle qui se souvient, et je me résolus à réveiller la passion trop longtemps laissée en hibernation.

Alors voilà, j’ai tout simplement décidé de me réconcilier avec la photographie, d’accepter le numérique non comme une fatalité mais comme une autre façon de la vivre. Je vais m’y remettre progressivement, avec mon petit Sony DSC-P200, puis dans quelques temps je verrai de plus près si Nikon a su perpétuer son excellence.

Et pour mieux illustrer ce lent retour à mes amours de jeunesse, je publierai de temps à autres quelques clichés sur ce nouveau blog : Amine’s Snapshots. Ils n’auront pas de vocation artistique. Ce sera une simple sélection de photos dont je serai tantôt l’auteur, tantôt l’admirateur.

______________________

Photo: Lac Sacacomie, Québéc.
Prise le 07 Octobre 2005.

Coordonnées sur Google Earth: 46°30'41.35"N / 73°12'40.93W




 
posted by Amine at 5:00 am |


2 Comments:


At 07 November, 2005 01:39, Blogger Amine

Hello Hujaina,

I visited all those places indeed, and I am what you cal a "travel/nature/culture/beauty lover" :-)

So I do confirm that I have taken every single pic published so far in this blog.

But... as I consider that Internet is a "public" place, it would be vain and useless to ask people not to copy my pics or not to use them. I could put a kind of copyright red flag... but still... anyone could use them 'cause ...it's public.

Accordingly, please feel free to use these pics, but I would indeed appreciate if you could please quote my blog/my name... Or jst refer to it with a hyperlink... as you wish, as long as one knows that I'm its author.

Cheers.

Amine.

P.S.: your link http://hujainaspassion.blogspot.com seems not to be existing...?

 

At 15 April, 2006 01:18, Anonymous Anonymous

Bonsoir Amine,
Merci de promener nos yeux dans la lumière de ton petit mais ô combien vaste univers!
Comme toi, je suis tombé dans le chaudron magique de la photo depuis plus d'un quart de siècle!
Comme toi, je suis un nikoniste inconditionnel!
A ce propos, il paraît que le nikon D200 est au top et en plus il est compatible avec tout le park des optiques AIS ! C'est super ! non ?
A bientôt et que la Lumière, chère aux photographes et à tous les créateurs, baigne tes pas, la prunelle de ton coeur et ta chambre noire...
maboul